Musée des Beaux-arts
15 Rue de l'Epée, Cambrai
Plein tarif : 3,1€ - Tarif réduit : 2,1€ - Gratuit chaque week-end
Cette étude d'après le modèle vivant fait partie d'un ensemble d'une centaine de dessins de même format exécutés par Achille Durieux à l'époque où, à 20 ans, il est encore en formation à l'école de dessin de Cambrai sous la direction du portraitiste Joseph Berger. Il s'agit clairement d'un dessin d'élève qui cherche, à la demande de son maître, à rendre la plus "vraie" possible la représentation anatomique d'un corps vivant dans une position de crucifié, même si quelque chose d'incongru émane de cette oeuvre. La méthode d'enseignement est classique, héritée de l'Académie de peinture et sculpture devenue Ecole des Beaux-Arts de Paris au XIXe siècle. L'utilisation du fusain et de la craie blanche est ici déjà représentative de la minutie et de la rigueur que Durieux conserve dans ses dessins tout au long de sa vie. Avant tout connu comme historien, membre éminent de la Société d'Emulation de Cambrai pour laquelle il écrit de nombreux articles illustrés par ses propres soins, Achille Durieux devient aussi archiviste de la ville, conservateur du musée, professeur au collège et, à la fin de sa carrière, à l'école de dessin de Cambrai. Auteur de l'ouvrage très documenté Les Artistes cambrésiens du IXe au XIXe siècle et l'école de Cambrai publié en 1874, il introduit à Cambrai une "révolution complète" (disent ses contemporains) en distinguant le "dessin d'imitation" d'après l'antique, les maîtres anciens ou le modèle vivant tel qu'il l'avait pratiqué à l'école et le "dessin linéraire", plus libre et plus créatif, qui permet de déboucher sur des applications pratiques à l'industrie ou à l'artisanat. Ce dessin offre un avant-goût de l'oeuvre graphique d'Achille Durieux qui sera présentée de manière plus conséquente au musée de Cambrai lors de notre prochaine exposition temporaire "dessins d'architectes, dessins d'architecture au XIXe siècle : du rêve à la réalité" (15 octobre 2011-15 janvier 2012).