François Delsarte

Né à Solesmes en 1811.

 

François Alexandre Nicolas Chéri DELSART

 

1811-1871

 

 

SA VIE

François DELSARTE (Alexandre Nicolas Chéri) est né à Solesmes (59) le 19 novembre 1811 et est décédé à Paris le 20 juillet 1871.

 

Fils de Jean Nicolas Toussaint DELSARTE et de Albertine Aimée ROLAND, François Chéri quitte Solesmes vers 1812-1813. On retrouve la trace de la famille le 5 septembre 1813 à Cambrai lors de la naissance de son frère Louis Auguste Léopold. La famille reste dans cette ville jusqu’au 26 octobre 1820, date de naissance de Benjamin Constant, dernier enfant du couple. Entre ses deux dates sont nés Aimée Marie Louise Léopoldine le 21 décembre 1815 et Camille Auguste Achille le 8 juin 1818. Le père exerce la profession de marchand cafetier, place d’Armes en 1813 mais à chaque naissance l’adresse du café diffère. Par ailleurs, dans d’autres documents, la profession du père fluctue : il est propriétaire, médecin, inventeur... Les biographes de François Chéri écrivent que Jean Nicolas Toussaint « dilapide l’héritage paternel en expériences et inventions multiples ».

 

Probablement lassée cette instabilité Albertine ROLAND quitte son époux fin 1820/début 1821 avec ses cinq enfants pour Paris car  le 7 juin 1821 au 2 place du Caire le dernier-né, Benjamin Constant, décède le 7 juin 1821. Due probablement à des conditions de vie difficiles cette mort provoque le retour d’Albertine dans sa famille mais elle laisse à Paris ses deux ainés François Chéri (10 ans) et Louis (8 ans). Elle les a placés, en pension, dans une auberge parisienne. Le pécule épuisé, l’hôtelier chasse les enfants et Louis décède entre fin 1821 et début 1823.

 

François Chéri, sans ressources, exerce de « petits boulots » : il est chiffonnier, travaille chez un pharmacien, un horloger, dans une fabrique de porcelaine. Pendant l’été 1823, il rencontre heureusement le Père BAMBINI, prêtre et professeur de musique, qui le recueille et lui enseigne les rudiments du solfège et le chant.

 

Entré à l’Ecole Royale de Musique et de Déclamation en 1826, présenté par sa mère, il obtient en 1828 un second prix de vocalisation mais perd sa voix peu de temps après.

 

Il réussit à se rééduquer lui-même et met au point une méthode originale d’enseignement du chant « la voix sombrée ».

 

Marié en 1833 avec Rosine Charlotte ANDRIEN, excellente musicienne, issue d’une famille de musiciens, il devient professeur de chant, comédien; se fait connaître et, peu à peu, des gens connus et célèbres se pressent à ses leçons et à ses cours du soir. Il donne chaque année des concerts où il interprète des oeuvres de Rameau, Lully et Glück ; Saint-Saens l’accompagne parfois au piano.

 

Le couple, avec ses huit enfants, est à l’origine d’une nombreuse descendance qui compte parmi ses membres de nombreux artistes dont par exemple le sculpteur Maxime REAL DEL SARTE.

 

SON OEUVRE

 

Dès 1831, en raison de l’affaiblissement puis de la perte de sa voix qu’il attribue à une mauvaise méthode d’enseignement de l’Ecole Royale de Musique DELSARTE observe, étudie la déclamation parlée et lyrique et cherche à comprendre comment fonctionne le larynx. Pour cela il s’intéresse à la médecine et à la physiologie. Il finit même par abandonner la scène pour se consacrer à la recherche.

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A partir de 1841 il se consacre de plus en plus à la déclamation et met en application ses théories sur le rapport entre les mouvements du corps et ceux de l'esprit tout en donnant de nombreux concerts. Il chante même devant l’empereur Napoléon III en mars 1850.

De plus comme François DELSARTE est également un "touche à tout" (comme son père) : il crée les Archives du Chant, publie des recueils de morceaux de chefs d'œuvre des 16e, 17e et 18e, des chants du Moyen-Age ; compose des stances, quelques pièces vocales, une messe et  invente en 1854 un "guide-accord ou sonotype" pour accorder de façon infaillible les pianos, trouvaille saluée bruyamment par Berlioz.

 

Il approfondit sans cesse sa "Méthode" sur le rapport entre le geste et l'émotion. Mais la guerre de 1870 arrive. François Chéri et sa famille se réfugient à Solesmes pendant la guerre de 1870 mais il n'apprécie guère cet exil. Fatigué, malade il rentre à Paris le 10 mars 1871 et y décède le 20 juillet 1871.

 

Un américain, l'acteur et dramaturge James Steele MacKAYE(1842-1894), qui étudie d'octobre 1869 à juin 1870 la méthode de François Chéri, est séduit. Rentré aux Etats-Unis en 1870 il l'enseigne et rencontre un vif intérêt de la part de ses compatriotes. Mac KAYE forme des élèves  et fonde avec l’Université de Columbia (New York) la première école destinée à proposer une formation professionnelle aux acteurs « l’American Academy of Dramatics Arts » (d’où sont sortis Spencer Tracy, Robert Redford, Grace Kelly et bien d’autres acteurs). D’autres écoles s’installent à Los Angeles, en Russie (Léningrad).

 

 

C'est ainsi que François Chéri DELSARTE est connu outre Atlantique et que ses méthodes sont à l'origine de la Danse Moderne Américaine ... de la gymnastique rythmique ... et des techniques de la communication et est resté un parfait inconnu dans sa région natale.

 

Pour plus de renseignements :

- François DELSARTE, une anthologie par Alain PORTE, Editions IPMC, la Villette, Paris 1992 – 282 pages.

- Corps, arts et spiritualité chez François DELSARTE (1811-1871) Des interactions dynamiques Thèse de doctorat d’Histoire Contemporaine par Franck WAILLE soutenue le 17 décembre 2009 à l’Université jean Moulin-Lyon3 – 1272 pages (thèse disponible A.N.R.T. Université Lille 3, Domaine universitaire du Pont de Bois BP 60149 – 59653 VILLENEUVE D’ASCQ CEDEX).

- Trois décennies de recherche européenne sur François DELSARTE – l’Harmattan, parution prévue début novembre 2011.

 

- A la découverte de François Chéri DELSARTE ou l’injustice de l’oubli par Suzanne BESIN paru dans Jadis en Cambrésis N° 49 à 51.

 

 

Bibliographie

- François DELSARTE, une anthologie par Alain PORTE

- François DELSARTE (1811-1871) Sources - Pensée - catalogue de l’exposition du 21 mars au 14 mai 1991 au Musée de Toulon (produite par le Théâtre national de la Danse et de l’Image, Châteauvallon).

- A la découverte de François Chéri DELSARTE par Suzanne BESIN - série de 4 articles parus dans la revue Jadis en Cambrésis en 1991 dans les numéros 49 à 51).

 

 

Commune

Solesmes

Activité - Profession

Pédagogue