Jacques Paturle

Au début du XIXe siècle, Jacques Paturle, négociant lyonnais, développe l’industrie lainière au Cateau. De 1830 à 1848, député et pair de France, il connaît les honneurs de la politique. Amateur d'art,il mène une brillante vie mondaine et décède à 79 ans.

Le Manufacturier:

Le début du XIXe siècle voit l’industrialisation de l’activité lainière. C’est ainsi que Jacques Paturle, originaire de Lyon, implante une manufacture à Fresnoy-le-Grand (1810), puis au Cateau (1818).

 

Avec la mécanisation progressive grâce aux métiers importés d’Angleterre, avec l’arrivée également des frères Seydoux (Auguste et Charles) vers 1824, la manufacture, qui assure le peignage, la filature et le tissage, va prendre un essor extraordinaire. Plusieurs milliers d’ouvriers sont employés dans l’entreprise qui devient en 1892 les Établissements Seydoux et Compagnie.

 

Le "Banquier":

 

Jacques Paturle, parfois désigné comme « banquier », est un personnage en vue de son temps. Il réside à Paris, dans son hôtel, n° 21 rue Paradis Poissonnière ou dans son château de Lormoy acquis vers 1846 aux environs de Paris.

En 1830, il est élu député du Nord et réélu député de Paris en 1831. Il s'intéresse particulièrement aux projets de lois concernant l’industrie et le commerce.

 

Après la Révolution de 1848, il rentre dans la vie privée. Il a pour particularité d’être un amateur d’art éclairé. Sa fortune lui permet d’acquérir des tableaux : dans sa collection, se trouvent des œuvres de Ary Scheffer, Winterhalter et Léopold Robert. Il ouvre volontiers sa galerie d’art aux amateurs avertis. Après sa mort, sa collection est vendue en 1872 pour une somme considérable.

 

L'hôpital Paturle:

Après le décès de Jacques Paturle, sa veuve décide l’édification d’un hôpital au Cateau en mémoire de son mari et de sa fille Adèle.

En 1859, elle acquiert une vaste propriété boulevard de St-Quentin (devenu aujourd’hui boulevard Paturle) et y fait construire et équiper un hôpital, qui manquait cruellement à la ville. Une rente permet de couvrir les frais d’entretien.

 

L’acte de donation établi le 10 mai 1861 stipule que l’hôpital doit accueillir gratuitement les ouvriers catésiens. L’inauguration est célébrée en grande pompe le 28 septembre 1861.

La capacité d’accueil de l’hôpital, qui comporte 16 lits à l’origine, atteint 40 lits en 1935.

L’établissement subit les aléas de l’Histoire, notamment les deux guerres mondiales. Le bâtiment d’origine sera utilisé jusqu’en 1977.

 

Adèle Paturle, fille unique trop tôt disparue:

 

Une fille unique, Adèle, naît de ce second mariage. Celle-ci épouse le 17 avril 1834 Auguste Casimir-Périer. Le jeune couple s’installe à Bruxelles où Auguste occupe les fonctions de secrétaire de la légation de la ville. En novembre 1834, Adèle part pour un voyage en Italie, mais sa santé se dégrade et elle meurt pendant le voyage de retour à Genève le 9 juin 1835, après une année de mariage, à l’âge de 21 ans.

Son mari était le fils du grand Casimir Périer, premier ministre de Louis-Philippe. Il se remarie en 1841 et son fils sera président de la République en 1894 et en 1895.

De nombreux souvenirs d’Adèle, qui écrivait quotidiennement à sa mère pendant son voyage d’Italie, ont été malheureusement perdus après avoir été longtemps conservés à l’hôpital.

 

 

(Discours de Mme Paturle à l’inauguration de l’hôpital, 28 septembre 1861)

 

Le souvenir des Paturle au Cateau:

 

L’hôpital Paturle, situé dans le boulevard homonyme, l’hôpital existe toujours, bien que le beau bâtiment ancien, entièrement rasé, ait fait place à un centre hospitalier moderne. Seul, le fronton a subsisté, replacé devant la maison de retraite.

 

Le portrait de Jacques Paturle

Des nombreux objets remis en don par Mme Paturle, seuls deux tableaux de Jacques Paturle, l’original peint par Ary Scheffer, ainsi qu’une copie, sont conservés par l’hôpital.

 

 

 

 

 

Texte: Chritiane Bouvart (2005)

 

Date de Naissance

24 mai 1779 (Lyon) - 23 juin 1858 (Château de Lormoy, Seine et Oise)

Activité - Profession

Industriel et homme politique