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Jean Pierre VETTOVAGLIA, ancien Représentant personnel du Président de la Confédération suisse, administrateur de banques, consultant, interviendra sur la : Gestion internationale des conflits : le triomphe du court terme.

Jean Pierre VETTOVAGLIA, ancien Représentant personnel du Président de la Confédération suisse, administrateur de banques, consultant, interviendra sur la : Gestion internationale des conflits : le triomphe du court terme.

 


« L’exposé s’attache à démontrer que toute tentative de résolution des crises et des conflits par la « communauté internationale » passe du « politiquement correct » (la plupart du temps onusien), aux déclarations incantatoires (le plus souvent étatiques), pour aboutir de façon récurrente à une troisième phase de résignation, voire de renoncement, qui fait fi de toutes les problématiques de long terme. Les exemples récents de la Libye, du Mali, de la République centrafricaine et de la Syrie en fourniront la démonstration. Ce déni ne peut que tourner à la farce tragique : ni la paix, ni le développement ne sont au rendez-vous. La résurgence des conflits est inévitable dans la mesure où leurs causes profondes ne sont jamais traitées.
Changer cela nécessite une énorme prise de conscience de la part des gouvernements, des institutions intergouvernementales et de la communauté des donateurs les amenant à agir au-delà du court terme. La deuxième partie de l’exposé identifie les raisons pour lesquelles cette stratégie alternative n’a que peu de chances de se réaliser. Elle nécessiterait une transformation révolutionnaire de la philosophie politique actuelle et de son appareil explicatif fait de faux réalisme simplificateur. Goya a écrit que « le sommeil de la raison engendre des monstres », en fait des empilements d’irresponsabilités. Ce sommeil implique que l’on se lance dans l’aventure (Irak, Afghanistan, Libye, etc) sans véritable stratégie permettant de maîtriser durablement la situation post-conflit.
On éteint des incendies que personne n’a songé à prévenir et l’ennemi principal est le temps… le temps qui manque pour régler dans le court terme des problèmes de long terme…une sorte de quadrature du cercle que s’impose la communauté internationale.
L’hypothèse charitable consiste à dire que les responsables politiques se savent dans le déni du réel. Mais le savent-ils vraiment ? ou n’y a-t-il pas une inconscience relative, un manque d’information, une méconnaissance des situations, une volonté de dissimulation des vrais  problèmes, la nécessité de gérer d’abord et avant tout les médias et l’opinion publique, une inavouable insuffisance de moyens militaires et financiers, un trop plein de problèmes ingérables sur le fond ?
L’on peut mesurer avec effarement les dérives qui accompagnent aujourd’hui un certain naufrage de l’esprit dans l’analyse que font certains hommes politiques actuels des crises en cours et avouons le désarroi qui est le nôtre devant la complicité active des médias qui ne pratiquent pour la plupart que la pensée unique. Notre responsabilité de citoyen est de s’opposer à ce qui oppose et de le surmonter.
Le fil rouge de l’exposé est constitué par l’avis d’Edgar Morin selon qui « à force de sacrifier l’essentiel pour l’urgence, on finit par oublier l’urgence de l’essentiel ».
Diplomate suisse, Ministre plénipotentiaire à Genève, Ambassadeur à Vienne, Bucarest et à Paris, Jean-Pierre Vettovaglia a également été Représentant personnel du Président de la Confédération suisse auprès de la Francophonie de 2000 à 2007. Il a aussi fonctionné comme médiateur (RDC, Mauritanie) et comme observateur électoral.
Il a notamment dirigé la mise sur pied d’une collection intitulée "Prévention des crises et promotion de la paix" chez Bruylant à Bruxelles qu'il a inaugurée avec deux ouvrages collectifs : le premier sur “Médiation et facilitation dans l’espace francophone. Théorie et pratique” (2010), le second relatif à « Démocratie et élections dans l'espace francophone » (2010). Un troisième ouvrage collectif est paru sous le titre " Déterminants des conflits et nouvelles formes de prévention" (2013). Le Prix spécial Turgot lui a été octroyé en 2014 pour l’ensemble de cette oeuvre.