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Le musée départemental Matisse organise un cycle de conférences, en lien étroit avec les collections et expositions présentées au musée.

 

La fascination du sublime en art et en esthétique, par Blaise Macarez, historien de l’art.
 

En 1674, Boileau publie sa traduction - du grec en français - d'un traité de rhétorique antique de la bibliothèque royale intitulé Du Sublime et attribué à Longin : « Grâce à sa nature, notre âme, sous l'action du véritable sublime, s'élève en quelque sorte, exulte et prend l'essor, remplie de joie et d'orgueil, comme si c'était elle qui avait produit ce qu'elle a entendu. ». En 1757, le philosophe anglais Edmond Burke publie « Recherche philosophique sur l'origine de nos idées du sublime et du beau » :« L’esprit revendique […] toujours pour lui-même une part de la dignité et de l’importance des choses qu’il contemple ». En 1764, Emmanuel Kant, philosophe allemand, écrit Observations sur le sentiment du beau et du sublime qu'il développera en 1790 dans sa Critique de la faculté de juger. C'est en même temps que naît l'Esthétique, la philosophie de l'art, que l'on pense le Beau et son acmé le Sublime. Mais on ne fait pas que le penser et l’écrire, on le peint également. On voit apparaître plus souvent, dans la peinture du XVIIe siècle, des tempêtes, des orages, des crépuscules, des incendies... dans les peintures de Salvator Rosa ou de Nicolas Poussin ; puis au XVIIIe des éruptions, des cimes enneigées, des arcs-en-ciel, des cascades... Le XIXe siècle romantique et fantastique sera son point d'orgue. Né de la volonté d’exprimer l’inexprimable, le goût du sublime détrône celui du beau.