La Maison Wilfred Owen est ouverte de mi-avril au 15 novembre, en période scolaire les mercredis, samedis et dimanches de 9h30 à 12h30 et de 14h à 17h30 et tous les jours pendant les vacances scolaires de 9h30 à 12h30 et de 14h à 17h30

La Maison forestière à Ors rend hommage à Wilfred Owen, soldat et poète britannique qui a été tué le 4 novembre 1918 sur le Canal de la Sambre qui traverse le village d’Ors. Encore presque inconnu en France, Wilfred Owen est le poète le plus étudié en Grande-Bretagne après Shakespeare. Owen va être considéré comme un « témoin » de la guerre dont ses textes poétiques et sa correspondance en soulignaient « l’absurdité barbare ». C’est en constatant qu‘un grand nombre de visiteurs britanniques cherchaient la tombe d’Owen, l’endroit exact où il avait été tué et lui demandait de visiter la cave de la Maison Forestière où le poète avait écrit la dernière lettre à sa mère, que le Maire d’Ors s’est intéressé à Wilfred Owen. Les différents sites de la commune d’Ors sont devenus, au fil des ans, des lieux de pèlerinage et de commémoration, inscrits dans le parcours de mémoire autour de la Première Guerre mondiale auxquels prennent part des visiteurs du monde entier, et du Commonwealth en particulier. L’association Owen a donc décidé de faire appel à un artiste contemporain pour faire de la maison forestière, un véritable projet artistique qui d’une part évoque les derniers moments de l’homme et de ses camarades de combat et d’autre part la contemporanéité et l’universalité de son œuvre. “C'est donc le plasticien anglais Simon Patterson qui a été chargé de concevoir le projet artistique, sa modernité faisant écho au caractère contemporain de l'œuvre d'Owen. C'est grâce au Programme Nouveaux commanditaires de la Fondation de France, mis en oeuvre par Artconnexion, que l'association Wilfred Owen a été mise en contact avec ce jeune artiste. Afin de laisser résonner cet endroit de paroles de poètes, la volonté est de non seulement rendre vie à la Maison Forestière, mais également en faire une résidence d'artistes ainsi que le théâtre de manifestations culturelles.” La maison est envisagée comme une œuvre visuelle et sonore en hommage au poète et à la poésie. L’architecture du toit est refaite en forme de livre ouvert et l’intérieur de la maison est éclairé par la lumière zénithale provenant des grandes baies. L’accès à la cave est aménagé suivant la forme d’une spirale descendante. La cave où Owen a écrit la dernière lettre à sa mère est conservée telle quelle.



Biographie : WILFRED OWEN L'enfance et l'adolescence : Né le 18 mars 1893 à Oswestry, dans le Shropshire, Wilfred Edward Salter Owen est l'aîné des quatre enfants de Tom Owen, alors employé des chemins de fer, et de Susan Shaw, issue de la bourgeoisie locale. En 1897, la mort d'Edward Shaw signe la fin de l'âge d'or pour la famille Owen qui devra alors mener une vie plus modeste. Après une succession de déménagements à Birkenhead, sur la Mersey, les Owen reviennent dans le Shropshire, région natale de Wilfred qui suit alors les cours de l'Ecole Technique. Très jeune, Wilfred s'enthousiasme pour la poésie, et John Keats en particulier. Il ne cessera alors plus d'écrire. En 1913, après une expérience malheureuse comme assistant laïc à Dunsden, près de Reading - il y laissera bon nombre de ses convictions religieuses - et un échec à l'entrée de l'université, il débarque à Bordeaux, où il enseigne l'anglais à l'école Berlitz avant de devenir précepteur privé. La guerre : En octobre 1915, à l’heure où la Grande-Bretagne ignore toujours le service militaire, il quitte la France s’engage comme sous-lieutenant et rejoint le front de la Somme en Janvier 1917. Gravement traumatisé par une explosion, il est bientôt évacué vers l’hôpital de Craiglockhart en Ecosse, où il rencontre le poète Siegfried Sassoon, officier comme lui, héros décoré – et récent auteur d’une tonitruante déclaration pacifiste. Ce dernier l’incite à utiliser son expérience dans ses écrits. Pour Owen, qui n’a jusque-là produit que des pièces plutôt classiques et sans grande originalité, c’est le déclic. Le tâcheron post-romantique trouve sa voie. Suit une période d’intense activité créatrice, puis une série de poèmes majeurs, dont Strange Meeting et Exposure constituent peut-être le sommet. La fin de la guerre... et la mort du poète : De son vivant, Wilfred ne publiera pourtant que quatre poèmes dans la presse nationale. Mais le temps lui est compté. Il repart bientôt pour le front, se distingue en septembre 1918 sur la ligne Beaurevoir-Fonsommes et meurt à Ors, le 4 novembre 1918, lors du franchissement du canal de la Sambre, à la tête de son peloton. Il avait 25 ans. Sept jours plus tard l’armistice était signé. A cette même date, alors que les cloches sonnent aux tours des églises, parvient à ses parents le télégramme fatidique.



LE PROJET : la Maison Forestière Afin de laisser résonner cet endroit de paroles de poètes, la volonté est de non seulement rendre vie à la Maison Forestière, mais également en faire une résidence d'artistes ainsi que le théâtre de manifestations culturelles. La mairie d'Ors en 2008, a d’ailleurs accompagné le projet en ouvrant une école Wilfred Owen, une médiathèque en partie dédiée à la Première Guerre mondiale et la réouverture de l’Estaminet qui pourra servir de lieu d’accueil du public de la Maison Forestière. La transformation en œuvre d'art de la Maison Forestière à Ors est certainement le projet le plus ambitieux de l'Association Wilfred Owen France. Ce projet à été confié à l’architecte Parisien Jean-Christophe Denise.



LE CONTENU La maison forestière n’est ni un musée ni un mémorial Owen, mais se veut être un lieu de calme propice à la réflexion, au recueillement, à la poésie. De nombreux poèmes seront d’ailleurs projetés sur les murs blancs de la maison, des artistes en résidence se l’approprieront pour des durées définies pour en faire profiter un public aussi bien passionné par les poèmes de guerre mais également par l’architecture contemporaine.